L’Abbaye Saint-Germain-Des-Prés
L’Abbaye remonte au VI° siècle, créée par Childebert Ier, fils de Clovis pour conserver la tunique de St Vincent, diacre martyr de Saragosse. Ruinée par les Normands elle est reconstruite vers l’an 1000 (église actuelle). Au XII° siècles on édifie de belles constructions dont la chapelle de la Vierge presque parallèle à la rue de l’Abbaye (à l’emplacement des N° 6 et 8 ) son chevet touchant au revers du N° 10 de la rue Furstemberg. C’est dans cette chapelle que le 3 septembre les Abbés Lenfant et Chapt de Rastignac donnèrent l’absolution à leurs codétenus avant d’être massacrés.
L’abbaye Saint-Germain-des-Prés s’étendait entre les rues actuelles Saint-Benoît, Jacob, Cardinale, de la Petite-Boucherie, et Gozlin (6ème arr). Elle est supprimée en février 1792.
L’ancienne prison de l’Abbaye (qui se trouvait à l’angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Gozlin) est devenue prison militaire en 1674, c’est à ce titre qu’on y enferme après le 10 août les Suisses ; puis de nombreux « suspects » étant arrêtés les jours suivants la prison devient trop petite et on utilise les bâtiments de l’abbaye, en particulier la chapelle de la Vierge et les bâtiments entourant le cloître (à l’emplacement de la rue de l’Abbaye).
En 1793, L’Abbaye sert d’entrepôt à poudre (réfectoire) et à charbon (chapelle de la Vierge) et de raffinerie de salpêtre (église). En août 1794 le magasin à poudre explose détruisant le réfectoire et plusieurs bâtiments. Le bâtiment abbatial est vendu en 1797. L’église est rendue au culte en 1806.
Des rues sont percées sur l’emplacement de l’abbaye à partir de 1800 (rue de l’Abbaye en 1800, rue Bonaparte en 1804, boulevard Saint-Germain 1866-1875).
Le bâtiment des hôtes, orienté sensiblement nord sud commençait à l’angle nord de la façade de l’église et faisant un léger angle avec la rue Bonaparte, se prolongeait au delà de la rue de l’Abbaye actuelle (N°14 et 16) jusqu’au N° 37 de la rue Bonaparte. Les massacres eurent lieu devant l’entrée de ce bâtiment sensiblement à l’emplacement de la chaussée, à hauteur du square actuel.
Il subsiste de l’Abbaye, l’église et le palais abbatial, quelques pierres rassemblées dans le square et un vestige d’une des tours d’enceinte de l’abbaye au 15 de la rue Saint-Benoît.
Prudhomme, le rédacteur des “Révolutions de Paris” a habité jusqu’en 1790 au 19 de la rue Jacob maison située en bordure de l’infirmerie de l’abbaye (en 1792 Prudhomme habitait 18, rue Visconti).
Aucune plaque extérieure ne mentionne les massacres. A l’intérieur de l’église une chapelle latérale sud est consacrée aux Bienheureux martyrs.